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Hong Kong, le port aux parfums

repère(s) :sens

Surnommée le « port aux parfums », Hong Kong ne manque effectivement pas de saveurs (mais) ce ne sont pas nécessairement ceux des fleurs, des épices ou même de l’opium. Plutôt d’un parfum de béton, d’odeurs de gaz d’échappement et de légères effluves marines, beaucoup moins salées que nauséabondes aux plus chaudes heures de la journée. Comme dans de nombreuses villes asiatiques, on peut néanmoins sentir un savant mélange de senteurs gustatives en tout genre : vapeurs de soupes, émanations de viandes et poissons séchés… savamment mêlées aux fumées d’encens brûlant sur les petits autels des pas de portes. L’ancien joyau de la couronne britannique, se dit effectivement Xiang Gang 香港, Xiang 香 signifiant le « parfum » mais aussi « l’encens ». Au XVIe siècle, pendant la dynastie Ming, “Xiang Gang” était devenu le nom original du village d’Aberdeen… C’est ici, que s’alignaient il y a des siècles, les entrepôts d’encens dont se dégagaient de subtiles effluves qui donnèrent leur nom à toute la ville (…) Sous les dynasties Song (960-1279) puis Ming (1368-1644), la culture d’un arbre au bois odorant [aquilaria sinensis, communément appelé “arbre à encens” 香樹], faisait l’objet d’une activité commerciale importante (…) Puis l’urbanisation et le développement de l’industrie à Hong Kong et dans le delta de la rivière des Perles au XXe siècle ont peu à peu recouvert les plantations et condamné le commerce. Sacrifié au béton, victime de l’abattage illégal, l’arbre à encens de Hong Kong est aujourd’hui menacé de disparition (…) Malgré cela, Hong Kong ne perd rien de son imaginaire. Le port aux parfums a de quoi éveiller les sens et il est plaisant de s’imaginer volontiers l’époque où une fastueuse odeur de bois de oud parfumait l’atmosphère d’un petit port de pêche sur la rive orientale de la Rivière des Perles…

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