Dans un livre sur la mort en pays agni, l’ethnologue Jean-Paul Eschlimann (*1943) note qu’avant la mort et l’ancestralisation, le statut d’être humain déjà doit s’acquérir. Un nouveau-né devrait ainsi faire la preuve « de sa volonté de s’insérer dans le monde des hommes: dentition, marche, parole, etc. » Des enfants dotés d’handicaps physiques considérés comme « anormalités graves » au jugement de la société, seraient délaissés (…)… Notons – en passant – que certains de nos interlocuteurs yorubas nous ont, au contraire, fait comprendre que dans leur culture les handicapés, nains ou albinos sont assimilés aux premières tentatives d’Olodumare, créateur du monde, de sculpter des individus viables – ils sont de ce fait sacrés et auraient ainsi un accès privilégié à la qualité d’ancêtre.
Par : Dominik Kohlhagen