Paul-Émile Victor avait acheté en face de Bora-Bora une petite île, un paradis sur terre, sauf qu’il n’y avait pas d’eau, donc tous les deux jours, avec son petit bateau, il allait à Bora-Bora chercher de l’eau. Quand j’allais chez lui à l’occasion d’une des nombreuses interviews que nous avons réalisées ensemble ou d’un moment d’amitié, j’étais de corvée d’eau… On l’appelait PEV. Un jour, nous faisions une radio ensemble à Tahiti, il n’y avait pas de fractions de temps comme ici, on gardait l’antenne tant qu’on voulait, la radio et la télé c’était nous donc on faisait ce qu’on voulait. Il parlait, il parlait ! Et alors comme je voyais que les techniciens s’impatientaient … On avait dépassé l’heure de fin, je lui ai écrit sur un bout de papier : N’oublie pas d’éteindre en partant, je lui ai poussé le papier devant lui. Il était en train de parler et a stoppé net ce qu’il était en train de dire : Je crois qu’il va falloir que nous en restions là parce que le temps passe et on me demande de … et il a lu mon papier à l’antenne. De quoi j’avais l’air, mon Dieu …
Par : Jean Suhas