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Angkor et les temples-montagnes

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En 1859, un naturaliste français, Henri Mouhot, s’avance au Cambodge dans une jungle épaisse. La forêt est luxuriante et l’on n’y progresse pas sans y rencontrer de temps à autre de curieuses traces de pierre monumentale… Ruines d’un empire que l’on peut croire aisément oublié.
Son observation va faire date et il sera acclamé comme le « redécouvreur de l’ancienne cité d’Angkor អង្គរ ». Hommage un peu excessif, car la Cité n’a jamais été vraiment et totalement oubliée, ni des populations locales, ni davantage de précédents observateurs qui en ont laissé des commentaires successifs.
La cité d’Angkor chuta en 1431, après un siège mené par le royaume thaï d’Ayutthaya อาณาจักรอยุธยา (1350-1767).
Fin d’une fabuleuse histoire qui avait débuté sous le règne de Jayavarman II ជ័យវរ្ម័នទី២ au IXe siècle.
S’ensuivraient cinq siècles de développement de la capitale khmère.
L’une des caractéristiques de l’architecture khmère tient tout particulièrement aux temples-montagnes. Idée de bâtir un temple au sommet d’une pyramide censée représenter le Mont Meru, centre de l’univers pour diverses religions, dont l’hindouisme.
Si cette influence hindoue s’imposa donc dans l’enceinte d’Angkor, le bouddhisme n’en serait pas absent pour autant ainsi que nous le montre par exemple le Bayon construit durant le règne de Jayavarman VII ជ័យវរ្ម័នទី៧. Un temple orné de 216 visages massifs de pierre marqués d’un sourire de compassion.
Et puisque nous voici à Angkor Thom, comment ne pas nous arrêter à la terrasse des Éléphants prolongée au nord par celle du Roi lépreux.
Tout ceci dépendait d’une ressource précieuse, inhérente à la survie de toute Cité, de tout Empire : l’eau. On y trouvait en effet un vaste complexe de réservoirs à l’image du baray occidental, et de canaux quadrillant ce vaste espace urbain tirant pleinement profit de la saison des pluies et sécurisant les périodes sèches.
Oui, la Cité est à ce point centrale à l’âme khmer, que son complexe le plus célèbre, dit d’Angkor Vat, figure au centre même du drapeau cambodgien !

Morale de l’histoire : Sachons porter notre regard sur les âges successifs de l’aventure urbaine. Pas de doute que nous y trouvions de quoi en instruire nos temps présents…

Des études conduites avec l’aide de la NASA en 2007, ont permis de sonder le sous-sol à l’aide de radars, établissant que le site s’étendait sur près de 3000 km2, témoignant de l’un des développements urbains les plus exceptionnels de l’ère préindustrielle.
Drôle de monde !

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