Al-Taghrooda, poésie chantée traditionnelle des Bédouins, est composée et récitée par les hommes qui traversent à dos de chameau les zones désertiques des Émirats arabes unis et du Sultanat d’Oman. Les Bédouins croient que leur chant offre une distraction aux cavaliers et stimule les bêtes pour qu’elles avancent au même rythme. De courts poèmes de sept vers ou moins sont improvisés et répétés par deux groupes de cavaliers, souvent à la manière d’un chant antiphonal. En général, le chanteur principal récite le premier vers et le second groupe lui répond. Ces poèmes s’interprètent aussi autour d’un feu de camp, lors des mariages et des fêtes tribales et nationales, en particulier les courses de chameaux ; certaines femmes bédouines composent et récitent lorsqu’elles sont engagées dans des travaux collectifs. L’aspect le plus important est le lien social tissé au cours de l’échange oral des stances. Ces paroles sont autant de messages envoyés aux êtres aimés, aux proches, aux amis ou aux chefs de tribus. C’est aussi un moyen pour le poète de faire des commentaires sur les questions sociales. Ses autres fonctions sont de régler les conflits entre individus ou tribus, de porter l’attention du public sur les réalisations historiques et les thèmes d’actualité telles que les bonnes pratiques de conduite et les questions de santé. Ces spectacles offrent aussi au public un moyen d’apprendre à connaître son histoire et avoir une image de son mode de vie traditionnel. L’art de composer et réciter les poèmes se transmet par le biais de la famille et des anciens de la communauté.
Source : ich.unesco.org
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