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Ahimsa, le respect de la vie…

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[Les crises biologiques participant à l’extinction de certaines espèces ne sont pas nouvelles : nous en serions à la sixième. Mais chacune se caractérise par ses propres critères. Les nôtres seraient-ils d’en constater l’accélération et de ne pas saisir l’opportunité d’en prendre conscience, pour notre propre survie ? En va-t-il plus largement de notre rapport à la vie, et à la mort ?…]

« Le respect de la vie est le plus haut devoir. »
Les rishis, patriarches indiens

La vie nous est donnée. Ou plutôt prêtée, ou révélée. Et un jour, reprise. Entre les deux temps majeurs qui l’encadrent et auxquels les cultures ont diversement accordé leur plus entière attention, nous cheminons avec des compréhensions diverses sur les raisons de ce prêt, et la manière de l’honorer – ou non. Certaines sagesses nous encouragent à l’instar des peuples natifs d’Amérique à comprendre quels liens tisse cette matière commune de la vie. Ainsi du discours du chef Seattle qu’il aurait tenu (controv.) en 1854 à l’occasion de l’achat des terres ancestrales… : « Toutes choses se tiennent, comme le sang qui unit une même famille, toutes choses se tiennent. Tout ce qui arrive à la Terre, arrive au fils de la Terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie, il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. » Oui, bien des cultures traditionnelles enseignent cela, et c’est alors un autre concept qui nous vient à l’esprit pour en prolonger l’illustration : celui d’ahiṃsā (sanskrit : अहिंसा). Nous voici en Inde au plus près de la pensée spirituelle dans laquelle la Vie est à préserver par tous moyens. Ainsi le proclame l’ahiṃsā que l’on peut traduire par « non-violence » ou encore « respect de la vie ». Idée selon laquelle nous ne devons causer aucune nuisance. Est-il étrange d’en trouver le partage dans la quasi-totalité des grands courants spirituels & religieux en Inde qu’il s’agisse de l’hindouisme, du bouddhisme, du sikhisme ou encore du jainisme. Pour ce dernier, l’ahimsa est un absolu qui dicte les comportements à l’égard de l’ensemble du vivant, ses adeptes ayant coutume de balayer le sol devant eux ou de porter masque devant la bouche pour éviter précisément de nuire à la moindre créature, aussi infime soit-elle.

Face à la lutte que réclame la défense de la biodiversité, face à la violence dont elle fait l’objet sous les formes les plus apparentes comme les plus cachées, n’y a-t-il pas dans cette ode de la Vie que portent les cultures & langues du monde, une source décisive que nous gagnerions à retrouver ?

Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de la « vie » ?

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