Je suis métisse, me situant au nœud d’une relation triangulaire entre la France, le Bénin et le Cap-vert. Au nœud de liens historiques et improbables entre Noirs et Blancs, entre maîtres et esclaves, entre colons et colonisés. C’est mon histoire, c’est mon héritage, c’est le socle de mon identité. Si j’ai longtemps chéri ce mot métissage en tant que synonyme de ce que je suis, je tends désormais à m’en détacher quelque peu pour lui préférer celui d’Afropéenne. Pourquoi ? Peut-être parce que métissage est aujourd’hui galvaudé, utilisé à tort et à travers. Peut-être en raison de l’histoire, des origines de ce mot, utilisé au départ pour désigner un hybride, un animal … Peut-être à cause de l’influence de personnalités comme les Nubians, Léonora Miano ou encore Souleymane Diamanka. Mais surtout parce que ce mot décrit davantage la réalité de ce que je suis. Je suis née et j’ai grandi en Afrique, j’ai des racines africaines. Je vis à présent en Europe et j’ai des racines européennes aussi. Mon identité, ma culture, mes valeurs puisent aussi bien aux sources africaines qu’européennes. Au-delà d’être franco-béninoise, je suis Afropéenne.
Par : Patricia Grange
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