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A Rome, des clients venus chercher leur sportule…

repère(s) :société

C’est l’heure où, devant la porte des riches demeures, commence à s’allonger la file des clients venus chercher leur sportule, panier contenant des plats préparés pour le repas du soir. Tous les plébéiens citoyens romains, 200000 bénéficiaires à l’époque d’Auguste, reçoivent de l’empereur des distributions mensuelles de blé. Mais cela ne suffit pas à nourrir une famille. Aussi chaque Romain est « client » d’un plus puissant que lui dans la hiérarchie sociale. Le devoir du client envers son « patron » consiste à venir chaque jour le saluer chez lui. En échange, le patron lui donne la sportule. Chacun y trouve son compte, le patron pour lequel le nombre des clients est signe de richesse et d’honorabilité, le client oisif qui se procure ainsi sa subsistance quotidienne. D’ailleurs les clients les plus modestes s’arrangent pour cumuler plusieurs patrons. Il est d’usage de venir chercher sa sportule revêtu d’une toge blanche, la marque de la citoyenneté. Des bousculades se produisent souvent parmi ceux qui attendent dans la rue. Pourtant, un protocole règle l’accès à la maison du patron. Chacun entre selon son rang dans la société, les sénateurs avant les chevaliers, les chevaliers avant les simples citoyens, les citoyens avant les affranchis. Mais il y a des resquilleurs: un client se fait accompagner de sa femme enceinte pour passer le premier, un autre est suivi d’une litière vide et prétend qu’à l’intérieur dort son épouse malade. Dès que la sportule est donnée, un esclave du client la rapporte chez lui dans les casseroles et les pots dont il est chargé. Certains portent sur la tête un petit brasero pour garder les aliments au chaud pendant le trajet.

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