Les danses et chants polyphoniques traditionnels de la région Shoplouk de Bulgarie sont aujourd’hui encore exécutés par un groupe de vieilles femmes, les Bistritsa Babi. Cette tradition recouvre une diaphonie appelée polyphonie shoppe, d’anciennes formes de la danse en chaîne horo et la pratique rituelle du lazarouvane, une cérémonie d’initiation pour les jeunes femmes.
La diaphonie est un type spécifique de chant polyphonique dans lequel une ou deux voix élaborent la mélodie composée de l’izvikva (« cri/appel ») et du bouchi krivo (« grondement »), tandis que les autres les accompagnent par un bourdon monotone, doublé ou triplé pour en augmenter la puissance. Vêtues du costume traditionnel, les danseuses se tiennent par la taille ou la ceinture pour former un cercle et exécuter des pas légers dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Plusieurs variations, dépendant du chant et de la pratique rituelle concernée, sont exécutées dans cette configuration.
La fonction sociale du chant polyphonique a évolué au vingtième siècle dans la mesure où il est aujourd’hui essentiellement interprété sur scène. Toutefois, les Bistritsa Babi sont considérées comme une composante majeure de la vie culturelle de la région, transmettant les expressions traditionnelles aux nouvelles générations. Ces femmes sont parmi les dernières représentantes de la polyphonie traditionnelle et le village de Bistritsa est l’un des derniers endroits en Bulgarie où cette expression culturelle s’est perpétuée au fil des siècles.
La proximité de la capitale Sofia, qui offre de multiples attractions culturelles, détourne peu à peu l’intérêt des jeunes pour les traditions locales. Le riche répertoire a été réduit aux chants et danses les plus populaires pour être interprété sur scène.
Source : ich.unesco.org