Les chants de travail de llano colombo-vénézuéliens sont une pratique de communication vocale fondée sur des mélodies chantées individuellement, a capella, autour des thèmes de la conduite des troupeaux et de la traite. La pratique est née des relations étroites qu’entretiennent les communautés avec le bétail et les chevaux. Elle se développe en harmonie avec les conditions environnementales et la dynamique de la nature, faisant ainsi partie du système d’élevage traditionnel des Llanos. Transmis oralement dès l’enfance, les chants sont les recueils des histoires individuelles et collectives des llaneros. Peu à peu les chants de travail de llano ont subi l’influence des processus économiques, politiques et sociaux qui, en modifiant l’univers culturel des llaneros, ont considérablement affaibli la pratique. Par exemple, les ambitieux plans gouvernementaux conçus dans une perspective développementale ont conduit à de profonds changements dans l’utilisation de la terre et dans les systèmes de propriété, et la transformation des sites sociaux, culturels et naturels où ces chants étaient interprétés a entraîné une perte d’intérêt pour les valeurs et les techniques du travail de llano. La viabilité des chants de travail llaneros est donc exposée à diverses menaces. Néanmoins, les efforts de sauvegarde de l’élément sont nombreux, parmi lesquels une stratégie pédagogique fondée sur une vingtaine de rencontres destinées aux détenteurs et aux jeunes de la région, des projets de formation pour les enseignants et la multiplication des festivals.
Source : ich.unesco.org