[Bien des actes ordinaires sont mus par une idée un peu faussée du confort et du bien-être. En quoi cette idée concourt-elle ou non à notre épanouissement ? Quel est son impact sur notre environnement, proche ou lointain ? L’histoire mondiale du bien-être pourrait-elle aider à en questionner les formes et les enjeux, matériels ou immatériels ? Détour par le ondol coréen…]
Si nous nous trouvons en Corée en plein hiver, il est fort possible que nous y soyons surpris par la rigueur du climat, encouragés à nous réfugier en des lieux bien chauffés. Grand bien nous prendra si, par chance, nous gagnons alors une habitation traditionnelle disposant de l’inestimable ondol 온돌 / 溫堗. Le ondol est en effet un système de chauffage traditionnel par le sol. La chaleur s’y diffuse par convection dans l’ensemble de la pièce. Certaines traces archéologiques laissent à penser que ce système remonterait dans ses formes les plus anciennes à plus de 7000 ans. À l’instar du kang 炕 chinois, il témoigne avec force de l’ingéniosité de celles & ceux qui en ont établi les principes fondateurs. Il faut y compter l’usage d’un four, des conduits favorisant la circulation de l’air chauffé et de la fumée, enfin une cheminée évacuant la fumée à l’extérieur. On comprendra aisément que ce chauffage par le sol ait naturellement convié à s’y asseoir directement afin de profiter de ses bienfaits, sources d’un naturel confort. Un terme plus ancien que le ondol, fait référence au gudeul qui signifie « pierre chauffée ».
De quoi sans doute, nous interroger sur les éléments que nous avons retenus ou que nous serons demain amené.es à retenir afin d’assurer un certain confort. Aurons-nous la lucidité de nous y demander ce que sont la chaleur, le calme, la lumière, le bien-être physique ou psychique, et surtout quel prix nous sommes disposés à payer ou à faire payer afin de les obtenir ? Entendons quel prix environnemental…
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition du « bien-être » ?
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