Qu’en est-il de la spiritualité au regard de la crise pandémique ? Qu’en est-il des croyances, de la force, de la signification, de la sauvegarde que l’on place en elles, de leur relation à la raison, aux usages, aux façons de percevoir le fléau et la(les) manière(s) de le combattre ? Bien des mots se bousculent ici comme ceux de « culte », de « rite », de « foi »… mais aussi d’ustensiles divers et de concepts religieux des plus prononcés.
Parmi les ustensiles, que diriez-vous par ex. de convier cette cuillère, pleinement intégrée au culte orthodoxe de la communion en Bulgarie, soudainement propulsée au centre d’une vive polémique ! Et pour cause, une cuillère unique passant de bouche en bouche ainsi qu’il se doit de longue date, pain imbibé de vin aidant. La proposition d’une cuillère jetable aura fait long feu, puisque les pratiquants sont désormais conviés à rester chez eux. Que cela ne nous prive pas de la possibilité de voir cet objet sous un autre angle…
Non moins spirituelle est la réponse apportée au Mexique par la protection des saints, notamment sous la forme de scapulaires sur lesquels sont cousues des images sacrées.
Dans un autre registre, que dire de la version indienne prenant appui sur la consommation sacralisée d’urine de vache, réputée être un puissant remède ? Relayée par de hauts responsables, nous voici ici au cœur d’une culture et d’une foi qui attribuent les plus hautes vertus aux cinq produits de la vache (dits panchagavya पंचगव्य) à savoir : le lait, le lait caillé, le ghee (beurre clarifié), l’urine et les excréments. C’est ainsi que des assemblées de croyants après avoir célébré un rituel du feu et chanté des hymnes, procèdent à une communion dans laquelle ils partagent ce breuvage versé dans des coupes d’argile.
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