A tous les hommes et à tous les temps

Quelle taille faites-vous ?
Selon l’époque et la société où nous nous trouvons, il est possible que vous répondiez en « pieds ».
Mais au juste, quelle est la mesure d’un pied ?
Si le pied anglais fait 30,48 cm, celui de Charlemagne qui servit d’étalon, mesurait 32,4 cm : nommé le « pied du roi ».
Le pied était divisé en douze pouces, ou encore la toise valait six pieds.
La coudée quant à elle valait 24 doigts ou six palmes.
La coudée étant censée mesurer la longueur entre le coude et le bout des doigts tendus, l’on peut imaginer les quelques variations possibles.
Au fait, le doigt correspond à la largeur formée par six grains d’orge placés côte à côte…
Bien entendu, si l’on ajoute à tout ceci les unités de surface ou encore de poids, et la variation de ces mesures au gré des régions et des pays, on devinera aisément qu’il y avait de quoi y perdre sa boussole.
Interviennent alors à la fin du XVIIIe siècle en France, dans le contexte révolutionnaire, les cahiers de doléances. La demande est explicite : partout, l’on exige une unification des poids et des mesures.
Un comité savant est formé et, en mars 1791, la définition d’une unité de base est présentée : l’unité de longueur sera égale à la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre.
De 1792 à 1799, Jean-Baptiste Delambre (1749-1822) et Pierre-François Méchain (1744-1804), au prix de bien des mésaventures, vont établir la longueur exacte du méridien en mesurant l’arc entre Dunkerque et Barcelone.
Le choix de l’unité de longueur, le mètre, résulte de l’effervescence de cette époque, et sera à la base de tout le système métrique.
Dès lors l’aventure du mètre va commencer à s’internationaliser. En France, le système est définitivement adopté en 1837. En 1875, la Convention du Mètre est signée par 17 pays.
Un système de références internationales, y aura pris corps dont les sept unités de mesure sont : le mètre (m) mesurant la distance, le kilogramme (kg) la masse, la seconde (s) le temps, l’ampère (A) le courant électrique, le kelvin (K) la température, la candela (cd) l’intensité lumineuse, et la mole (mol) la quantité de matière…

Morale de l’histoire : La mesure est omniprésente que ce soit à l’occasion d’une recette, d’un envoi de colis ou d’un chronométrage. Alors rappelons-nous la place centrale qu’occupe la métrologie, science de la mesure, dans toute l’histoire des sciences !

La communauté scientifique a cherché comment rattacher toutes ces unités à des constantes universelles afin d’en assurer la stabilité dans le futur… La belle aventure métrologique se poursuit donc et, rappelons-le, se fête tous les 20 mai !
Drôle de monde !