La pratique du chalay (ou chhalay) incarne le concept et la valeur andine de la réciprocité. Elle représente un système économique alternatif ancestral qui valorise les personnes, la terre et la nature sacrée de la nourriture. La réciprocité se trouve au cœur de toutes les relations, de sorte qu’il existe des échanges entre les personnes et la terre mère, les apus (montagnes sacrées), les plantes et les animaux. (…) Les agriculteurs qui pratiquent le chalay échangent des aliments en calculant la valeur des produits. Dans ce cas, la valeur n’est pas équivalente à la valeur monétaire, elle considère plutôt le temps et l’effort pour la production, le transport, et prend en compte les relations sociales entre ceux qui font le troc, et les besoins des participants. (…) Lorsqu’ils emportent les graines au marché ou ailleurs, ils les enfument lors d’un rituel, en invoquant la Pachamama, en lui demandant de ne pas prendre l’esprit des plantes, en demandant qu’elles restent dans la communauté. Lorsqu’on apporte de nouvelles graines à la maison, on fait des offrandes de feuilles de coca et on les arrose de chicha pour accueillir les graines dans leur nouveau foyer. L’échange dans le chalay est considéré comme une partie importante du parcours de vie des graines.
Source : living-language-land.org
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