Bonjour, je suis Georges et je voudrais vous parler de la fête du Nguon. Vous connaissez ? Pour ma part, c’était un saut dans l’inconnu et je ne le regrette pas ! Bienvenue dans la communauté des Bamouns, au Cameroun. Cette fête a lieu tous les deux ans et c’est pourquoi j’ai indiqué au centre le chiffre « 2 » écrit… en bamoun ! Eh oui, les Bamouns ont leur propre écriture créée par le Sultan Njoya à la fin du XIXe siècle. Ce format circulaire m’a permis de placer divers autres éléments afin d’exprimer la rencontre du roi et de ses sujets. J’en ai profité pour y placer deux symboles majeurs : un serpent à deux têtes qui est la balance, l’équilibre du sceau. Les plus observateurs verront aussi que j’ai découpé un cercle en huit afin de pointer un second symbole : l’araignée, et ses huit pattes. Une fête à suivre !
Le Nguon désigne une série de rituels entre le Mfon (monarque) et son peuple. Destinés à promouvoir le dialogue, l’harmonie et la paix, les rituels sont observés pendant trois jours par la communauté Bamoun de la Région de l’Ouest du Cameroun. Tous les deux ans, début décembre, les chefs rituels du Nguon consultent les membres de la communauté sur l’état du royaume. Porteurs des opinions recueillies, ils font leur entrée nocturne et en secret au Palais, le vendredi convenu, et s’entretiennent avec le Mfon. Le lendemain, le monarque se soumet à un « procès » public sur son bilan de gouvernance, au cours duquel les chefs rituels prononcent les réquisitoires tirés des opinions recueillies dans la communauté. Le Mfon peut se voir infliger des amendes ou même être destitué. Si la sentence lui accorde un nouveau mandat, il prononce un discours de ré-investiture et reçoit le renouvellement des allégeances. S’ensuivent des réjouissances populaires qui culminent le dimanche avec une grande marche carnavalesque et le retour triomphal du monarque au palais. La pratique est transmise de manière informelle au sein des familles, des groupes et des sociétés secrètes, ainsi que sur la radio locale et dans les écoles et universités du Cameroun. Vieux de plus de six cents ans, les rituels du Nguon sont considérés comme une source de cohésion sociale et de résilience et comme un moyen de défendre des valeurs telles que la responsabilité, la liberté d’expression et l’humilité.
Source : ich.unesco.org