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Une mère sangoma

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Née le 4 mars 1932 à Johannesburg, Miriam Makeba était la fille d’un Xhosa, qui mourut quand elle avait six ans, et d’une mère Swazi, qui aura été pour elle un point d’ancrage essentiel, son lien le plus profond avec la culture traditionnelle de son peuple. En effet, sa mère était une sangoma, autrement dit une guérisseuse, qui pratiquait aussi la divination, interprétant pour ceux qui venaient la consulter la volonté des ancêtres. En effet, pour les Swazis, comme pour les Zulu, Xhosa ou Ndebele, le respect des ancêtres est un devoir impérieux, sous peine de  » représailles  » de leur part – qui se traduisent en maladies physiques ou mentales. D’ailleurs, ce respect se lit dans le nom même de chaque personne, qui recèle toute sa généalogie. Ainsi le patronyme complet de Miriam Makeba était-il : Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama Yiketheli Nxgowa Bantana Balomzi Xa Ufun Ubajabulisa Ubaphekeli Mbiza Yotshwala Sithi Xa Saku Qgiba Ukutja Sithathe Izitsha Sizi Khabe Singama Lawu Singama Qgwashu Singama Nqamla Nqgithi ! D’ailleurs, Miriam Makeba, qui ne s’était jamais remise de n’avoir pu revenir en Afrique du Sud au moment de la mort de sa mère (elle était déjà en exil) enregistrera en 1988 à sa mémoire,  » Sangoma « , un des plus beaux disques de sa carrière. Les mélodies, les chants, les rythmes que la petite Miriam entendit auprès de sa mère marqueront profondément son art, même si celui-ci se nourrira évidemment d’autres influences, notamment du jazz.

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