Pour David Meere, un malvoyant de Melbourne, parmi les divers obstacles à la vie en ville, il en est un dont on parle moins souvent : la peur. « La peur de ne pas pouvoir s’orienter dans des environnements encombrés et visuellement orientés est un obstacle majeur à la participation à la vie normale », explique David Meere, 52 ans, « qu’il s’agisse d’aller faire les courses, de se promener dans le parc, d’aller au travail, de chercher du travail ou simplement de socialiser ». C’est la raison pour laquelle un projet innovant à la gare de Southern Cross est si important pour lui. Un nouveau « système de navigation par balises » envoie des signaux audio aux utilisateurs via leurs smartphones, leur fournissant des indications, signalant les pannes d’escaliers roulants et transformant ce qui était auparavant une zone « interdite » pour M. Meere. « Je n’ai plus à espérer qu’il y ait un passant volontaire ou un membre du personnel capable de fournir une assistance directe », explique-t-il. « Et à un niveau très personnel et puissant, cela me permet d’utiliser avec certitude et indépendance ce grand centre de transport dans l’une des plus grandes villes d’Australie, en tant que parent avec des enfants en bas âge. Cela change vraiment la donne ». M. Meere n’est qu’une des centaines de millions de personnes handicapées qui vivent dans les villes du monde entier. D’ici à 2050, on estime qu’elles seront 940 millions, soit 15 % des quelque 6,25 milliards de citadins, ce qui donne un caractère d’urgence à la déclaration des Nations unies selon laquelle le manque d’accessibilité « constitue un défi majeur ».
Auteur : Saba Salman
Source : theguardian.com | 2018