Conformément à ses collègues de l’époque, le Danois [Tycho Brahe] gardait donc ses recettes secrètes… si ce n’est pour son mécène Rodolphe II, empereur du Saint-Empire, qui aurait reçu ses prescriptions contre la peste. L’une d’entre elles comprenait de la thériaque, remède antique polyvalent, et pouvait ainsi comporter jusqu’à soixante ingrédients – parmi lesquels, de la chair de serpent, de l’opium, du vitriol de cuivre ou de fer, diverses huiles et herbes… Après filtrations et distillations, la première des trois recettes de l’alchimiste contre l’infection était obtenue. « Il peut sembler étrange que Tycho Brahe soit impliqué à la fois dans l’astronomie et l’alchimie, mais lorsque l’on comprend sa vision du monde, cela a du sens, ajoute dans le communiqué Poul Grinder-Hansen du Musée national du Danemark, qui a supervisé les analyses. Il croyait qu’il y avait des connexions évidentes entre les corps célestes, les substances terrestres et les organes du corps ». Dans ce système, le Soleil, l’or et le cœur étaient liés. La Lune et l’argent, au cerveau.
Auteur : Mathilde Ragot