Túpac Amaru II, de son vrai nom José Gabriel Condorcanqui, est un chef amérindien quechua né vers 1738 dans la vice-royauté du Pérou (alors sous domination espagnole), et mort exécuté le 18 mai 1781 à Cuzco. Il se présente comme le descendant de Túpac Amaru I, le dernier souverain inca exécuté par les Espagnols en 1572, et prend son nom en hommage. Cacique (chef local) de Surimana, Pampamarca et Tungasuca, il parle couramment le quechua, l’aymara et l’espagnol, et bénéficie d’une éducation jésuite. En 1780, Túpac Amaru II lance une révolte majeure contre l’administration coloniale espagnole, dénonçant les abus du système de l’encomienda, les impôts écrasants, le travail forcé (la mita) et les humiliations infligées aux populations indigènes. Le soulèvement commence par l’exécution du corregidor (représentant royal) Antonio Arriaga. Rapidement, le mouvement s’étend dans le sud andin, mobilisant des dizaines de milliers d’Amérindiens et de métis. Malgré des succès initiaux, la rébellion est écrasée par les forces coloniales. Túpac Amaru II est capturé avec sa famille, torturé et exécuté publiquement dans des conditions atroces. Son corps est démembré et exposé pour décourager toute révolte. Pourtant, son combat a laissé une empreinte durable : il est devenu un symbole de résistance anticoloniale, célébré notamment dans les mouvements indépendantistes du XIXe siècle, et jusqu’au Pérou contemporain.
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