Formé à partir de sprezzare (« mépriser »), ce terme lié à l’idéologie aristocratique exprime l’élégance distante de celui qui, conscient de son excellence, se contente d’être sans accorder aucune importance à ce qu’il fait, ni à ce qu’on lui dit. Néanmoins, cette gracieuse indifférence…
Source : philomag.com | 2018
Concept popularisé par Baldassare Castiglione dans son ouvrage Le Livre du Courtisan (1528), qui désigne l’art de dissimuler l’effort et de paraître naturellement élégant et accompli, sans montrer de signes visibles de travail ou de préparation. C’est une forme de maîtrise subtile qui consiste à réaliser des actions complexes avec une apparente facilité, comme si elles étaient instinctives et spontanées. Dans la Renaissance italienne, la sprezzatura était perçue comme une qualité essentielle pour un courtisan ou une personne de haut rang, car elle montrait à la fois leur compétence et leur aisance sociale. Ce concept combine l’idée de raffinement et de nonchalance, où l’objectif est de créer l’impression que tout effort, qu’il soit physique, intellectuel ou artistique, est exécuté sans aucune difficulté apparente. La sprezzatura est aujourd’hui souvent associée à la mode et à l’attitude, où l’élégance et le charme résident dans l’air de désinvolture et de naturel, tout en cachant le travail et la préparation sous-jacents.