Du sommet de la tour de la mairie (Rathaus), la vue est impressionnante. On voit tous les toits de la ville de Rothenburg ob der Tauber, on suit l’entrelacs des ruelles dont le tracé date du Moyen Age ou de la Renaissance, on peut compter les touristes qui visitent la cité, parfois décrite comme la plus belle d’Allemagne. Et on admire ses fortifications, dont les plus récentes ont au moins quatre siècles. Pourtant, ce ne sont pas elles qui ont protégé Rothenburg qui faillit finir totalement rasée, au moins deux fois au cours de son histoire (…) La première fois, durant la guerre de Trente Ans (1618-1648). « Rothenburg était protestante depuis la Réforme, explique Renate Steinbach, guide à l’office de tourisme. Une légende raconte qu’en 1631, elle a été assiégée par les armées catholiques du comte Tilly. Ce dernier était furieux et, lorsque la ville est tombée, les habitants ont voulu le calmer en lui offrant une chope de vin. Et pas n’importe quelle chope. Elle contenait 3,25 litres ! Tilly déclara que si l’un des conseillers de la ville parvenait à vider la chope d’un trait, il épargnerait Rothenburg… Ce fut le bourgmestre qui se dévoua, et sauva la ville. » (…) L’autre période historique qui aurait pu sonner le glas de Rothenburg date de la toute fin de la Seconde Guerre mondiale (…) Mais un officier américain, qui avait connu Rothenburg avant guerre, est intervenu pour empêcher davantage de destructions. »
Auteur : Michel Valentin
Source : leparisien.fr | 2017