De mon domicile, je peux apercevoir la rade et un peu l’Arsenal au loin mais évidemment pas la partie dissimulée par l’estuaire de la Penfeld. En fait, trois fois rien à cause de l’architecture néosoviétique imposée au lendemain de la guerre. D’ailleurs, à ce propos, un truc qui revient comme un leitmotiv quand quelqu’un évoque Brest. Il s’agit d’un cliché que je peux répéter texto tellement il est éculé: « Après la guerre, Brest a été reconstruite en dépit de toute logique, dos à la rade, si bien qu’au centre-veille, on ne sait même pas qu’on est au bord de mer. » Les types qui véhiculent cette idée n’ont ni sens ni cervelle. Rien qu’à la couleur du ciel et à une espèce de morsure iodée me bichonnant la nuque quand souffle le petit zen local, moi, où que je sois dans Brest, la mer, je sais où elle est.
Par : Claude Bathany
Source : Last exit to Brest | Ed. Métailié - 2007 | babelio.com
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