Et si l’indépendance de la Suisse reposait sur l’histoire, certes légendaire, d’une simple pomme ?
Tout aurait commencé en 1307 par la volonté du bailli Hermann Gessler (représentant de l’Empereur romain germanique) d’imposer son autorité sur le Canton d’Uri.
[bailli n.m. : Officier qui rendait la justice au nom du roi ou d’un seigneur.]
Il fit alors fixer son chapeau sur une hampe dressée au milieu de la place publique d’Altdorf, demandant à chacun de lui prêter allégeance en passant devant lui.
Or on dit qu’un certain Guillaume Tell n’y consentit point.
Pour punition on l’obligea à tirer un carreau d’arbalète afin de décocher une pomme. Et pour corser un peu l’affaire, ladite pomme avait été posée sur la tête… de son fils.
Guillaume Tell s’y employa… fort heureusement avec succès !
Ayant toutefois dissimulé un second carreau sous sa veste, carreau qui fut découvert par les autorités, il dut avouer qu’il la réservait à Gessler s’il avait été amené à blesser son propre fils.
Mis aux arrêts, il fut conduit sur une embarcation à destination du château de Gessler.
Or à peine avaient-ils embarqué, qu’une tempête de foehn se leva sur le lac des Quatre cantons.
On confia vite le gouvernail à Guillaume Tell car il était en vérité le plus expérimenté pour y faire face. Et c’est ainsi qu’il en aurait profité pour se libérer.
Les récits divergent alors à savoir s’il tua Gessler à peine mis le pied à terre, ou s’il profita d’une autre aubaine quelques jours plus tard.
Dans tous les cas, il fut longtemps colporté à la suite du Livre blanc de Sarnen datant de 1470, que cet acte fondateur avait déclenché la révolte qui devait conduire à l’indépendance de la Suisse. On assura alors qu’un Serment dit de Grütli avait été ainsi conclu en 1307 entre les représentants des trois cantons de Schwytz, Unterwald et Uri.
En réalité, un pacte fondateur aurait bien été signé par les représentants des trois cantons primitifs, mais… en 1291 !
Quant à l’histoire de notre héros, le poète Friedrich von Schiller, ajouta une couche de publicité importante avec la publication en 1804 de son Guillaume Tell, un des classiques du théâtre allemand, suivi de l’opéra de Rossini en 1829. Bel hommage à ce mythe fondateur, revisité par les historiens !
Morale de l’histoire : Ne boudons jamais ces mythes… Même s’ils prennent un peu de liberté avec les confirmations historiques, ils n’en demeurent pas moins une source essentielle à la compréhension des humanités !
On décida le 1er août 1891, pour le 600ème anniversaire du pacte, que cette journée serait la fête nationale suisse.
Drôle de monde !
Source : Diffusé avec SUP’DE COM dans le cadre de la série de vidéos « Les Improbables Rencontres » / 2023
Pantopique(s) lié(s) :
1200-1300fruitindépendanceSuisse