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Nogar, le sens du partage…

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[De l’argent à la connaissance, du temps au sourire, partager ne signifie pas se démunir, mais au contraire s’enrichir du lien ainsi créé. Comment augmenter la force du partage…]

Il y a manière et manière d’œuvrer au quotidien. Certains le font de manière solitaire parce que leur tâche l’exige, ou leur désir les y porte. D’autres s’associent, par obligation, contrainte, mais aussi quelquefois parce que leur désir les y porte. On trouve dans la communauté Gurung située au Népal, l’une de ces démonstrations de la volonté d’être et faire ensemble que l’on nomme : « nogar ». Le principe en est élémentaire. Imaginons 20 personnes œuvrant chacune dans son champ respectif. Alors que les jours passent, le scénario se renouvelle à l’identique, celui d’une journée solitaire, plus ou moins performante et épanouie. Or par un léger changement de paradigme, imaginons à présent un système qui encouragerait dès le premier jour à tous, toutes se retrouver, entendons les 20 personnes, dans le champ de l’une d’elles. Puis le lendemain à transiter collégialement dans un deuxième champ, et ainsi de suite les jours suivants jusqu’à revenir dans le premier le 21ème jour. Ainsi fonctionne le nogar, occasionnant la possibilité de forger, renforcer des liens d’amitié, en particulier chez les plus jeunes et plus spécifiquement les femmes.

Nul ne saurait décréter que l’élan du partage est préférable à son refus. Il en va ici de chacun.e de nous, dans les choix, les besoins, les humeurs qui nous caractérisent. Il en va de notre relation aux autres et à nous-mêmes et en vérité plus d’un partage mal amené, contraint, n’a sans doute pas eu les effets escomptés. Pourtant, lorsque celui-ci est en phase avec des valeurs, des principes, des conséquences qui l’honorent, combien la réponse qu’il formule à la vie s’en trouve éclairée. Partager non seulement les activités ou les richesses, mais partager les savoirs, le temps, le questionnement du monde… pour mieux y forger ce qu’ensemble veut dire.

Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition du « partage » ?

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