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Niccolò et Matteo Polo

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Lorsqu’ils [Niccolò et Matteo Polo] sont rentrés à Venise, en 1269, le pape Clément IV était mort depuis un an. A l’été 1271, les cardinaux réunis au concile de Viterbe (le plus long de l’Histoire) n’ont toujours pas désigné son successeur ! Lassés d’attendre, les Polo décident de repartir quand même, craignant que le seigneur mongol ne prenne ombrage de leur absence et ne finisse par les oublier. Les affaires avant tout. Faute d’avoir pu rencontrer le chef du Vatican, ils prennent donc langue avec Tebaldo Visconti, présenté dans le Devisement comme son légat à Saint-Jean-d’Acre. Le vénérable ecclésiastique s’avoue dans l’impossibilité de fournir cent missionnaires sans consigne papale, mais accepte de rédiger des lettres « qui tesmoignoient que les II frères estoient bien venu pour accomplir sa besoigne ». Mieux que rien. D’autant que les Polo peuvent toujours s’acquitter d’une partie de leur mandat : aller quérir l’huile du Saint-Sépulcre, à Jérusalem… (…) Entre-temps, coïncidence extraordinaire ou bonne étoile ?, Tebaldo Visconti a reçu la visite de deux représentants du collège cardinalice (le 23 octobre 1271) lui annonçant son élection au souverain pontificat (avec sept semaines de retard, le scrutin ayant eu lieu le 1er septembre 1271 !). L’heureux élu, devenu Grégoire X, n’a pas oublié la visite des Polo et leur étrange démarche. Il dépêche à son tour un messager à Laïas et leur demande de revenir au plus vite, sur une galère spécialement mise à disposition par le roi d’Arménie.

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