La cité est un lieu dans lequel vivent des gens dont les revenus sont modestes voire très modestes. Ces gens vivent dans la cité parce qu’ils ne peuvent pas s’offrir un autre habitat. La cité dont il sera question ici est en général vétusté, peu ou mal entretenue. Cette cité est mise à l’écart de la ville. Elle porte un nom qui est connu de tous les habitants, parce qu’il est synonyme de peur. Peur des enfants, des gens qui y habitent : ces jeunes de la cité. Les jeunes qui vivent dans les cités de banlieue sont souvent décrits comme des gens violents et dangereux. Déjà ces jeunes ne semblent plus faire partie de la nation française. La nation se construit sur un ensemble, une communauté de gens. Cette communauté crée une culture, une histoire, un langage et une unité économique plus ou moins forte. Les cités sont ces lieux de banlieue dans lesquels plus personne n’ose se rendre. La cité fait peur. Les services publics eux-mêmes craignent de se rendre dans les cités. La cité devient un autre lieu, une autre nation.
Les jeunes des cités ne sont pas seulement des individus violents et dangereux. A fortiori, la violence est un comportement humain qui, en tant que tel, est commandé par une ou plusieurs raisons. Comme celles décrites par David Lepoutre dans son ouvrage Cœur de banlieue, mes recherches tendent à expliquer le fonctionnement social de la cité. Loin des clichés de la presse, loin des clichés de violence, les jeunes des cités se sont construit un social qui n’est pas celui de notre société civile…
Par : Sébastien Peyrat
Source : La cité : une nation de jeunes / La jeunesse comme ressource / 2001 / cairn.info
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