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Les incurables, aux limites de la cité…

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La réflexion politique de Platon consiste pour une large part à élucider les conditions requises pour faire de nous des animaux vraiment politiques, capables de vivre dans une cité une et juste. Cependant, une telle démarche reste impensable sans le tracé d’une frontière séparant ce qui est politique – au sens de ce qui contribue à « faire cité » – de ce qui ne l’est pas. Comment Platon pense-t-il et trace-t-il donc la limite tout à la fois anthropologique, éthique et politique départageant ceux qui sont en mesure d’y participer, même mal ou peu, des autres ? Quel visage donne-t-il au dehors de la communauté civique, c’est-à-dire à ceux qui n’y ont pas leur place ? C’est la figure très peu étudiée des incurables qui, semble-t-il, remplit ce rôle. Si malgré leur marginalité quantitative, admise par Platon lui-même, ce dernier les mentionne néanmoins dans ses mythes et dans certains de ses textes législatifs, c’est qu’ils sont moins à ses yeux un type d’hommes scientifiquement identifiés qu’une fonction théorique et pratique, dont le rôle est de tracer la frontière entre ce que la cité peut tolérer sans se défaire et ce qu’elle ne peut admettre sans risquer d’être détruite…

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