L’art de la sculpture sur marbre est une expression de l’identité culturelle de Tinos. Les artisans du marbre possèdent des connaissances empiriques sur la composition et la structure des roches marbrières, les propriétés de chaque type de marbre et la manipulation de ses veines. Les ateliers de sculpture sur marbre produisent un grand nombre de motifs et symboles traditionnels, parmi lesquels le cyprès, les fleurs, les oiseaux et les navires. Ceux-ci perpétuent et s’inspirent d’un répertoire symbolique commun de traditions religieuses, magiques et orales. Les motifs gravés sur les bâtiments, les panneaux de signalisation, les églises et dans les cimetières ont une fonction d’expiation et de détournement des influences maléfiques, tandis que les gravures réalisées sur divers récipients et impostes en marbre utilisés au quotidien mettent l’accent sur la fertilité et la prospérité. Les artisans se regroupent parfois en équipes pour la réalisation d’un vaste projet et certains maîtres travaillent parfois seuls pour des petites commandes. La transmission suit des pratiques ancestrales. Les apprentis commencent par des tâches mineures, comme disposer les outils des maîtres et nettoyer l’atelier, puis vient l’apprentissage progressif du savoir-faire et du dessin. Chaque maître supervise un ou deux apprentis, généralement des membres de sa famille, pour lesquels il joue le rôle de mentor. Lorsque l’apprenti a terminé sa formation et reçoit le titre de maître artisan, il se voit remettre un petit coffre contenant quelques outils. Près d’un quart des étudiants sont désormais des femmes, ce qui marque une nette évolution de la tradition du savoir-faire artisanal du marbre, qui, jusqu’à une époque récente, était une activité exclusivement masculine.
Source : ich.unesco.org