Autrefois, les tapis muraux fabriqués par les tisserands de certaines communautés de Roumanie et de République de Moldova servaient non seulement d’objets de décoration et d’isolation mais faisaient aussi partie de la dot des jeunes filles. Différentes techniques étaient utilisées pour produire des pièces aux motifs impressionnants. Certains motifs indiquaient aussi l’origine du tisserand. Les tapis jouaient également d’autres rôles dans les pratiques des communautés, par exemple lors de funérailles, où ils symbolisaient le passage de l’âme dans l’au-delà. Ils étaient également présentés dans des expositions internationales comme symboles de l’identité des communautés. De nos jours, ces tapis muraux sont essentiellement appréciés en tant qu’œuvres d’art dans les espaces publics et privés et ils sont présentés dans les villes à l’occasion de festivals et de cérémonies. Les techniques ont évolué, passant de l’utilisation de métiers verticaux ou horizontaux dans certaines régions à un piquage serré (fil par fil) et à d’autres formes de tissage ; les tisserands peuvent désormais travailler à leur domicile. Dans les villages, les filles apprennent cet art auprès de leur mère ou de leur grand-mère, tandis qu’en ville, des cours sont dispensés dans des centres, des associations, des collèges ou encore des musées. Considéré comme une expression de la créativité et comme un marqueur identitaire, l’artisanat du tapis mural est aussi vu comme un outil permettant de créer des liens entre différents groupes d’âge et catégories sociales.
Source : ich.unesco.org