Les çinis sont des carreaux traditionnels de faïence et de céramique faits à la main. Décorés de formes géométriques et de motifs végétaux et animaux multicolores, on les retrouve souvent sur les façades de bâtiments et de maisons de toute la Turquie. La fabrication des çinis se déroule suivant une série d’opérations. L’argile est d’abord modelée, couverte d’un premier apprêt, séchée et cuite dans des fours spécifiques. Des motifs représentant les coutumes et les croyances locales sont ensuite percés sur du papier avant d’être appliqués sur la poterie avec de la poussière de charbon. Les contours sont retracés à la main puis les couleurs appliquées sur la surface. La poterie est enfin émaillée et cuite. Les ateliers de çini intègrent des artisans, des superviseurs et des apprentis. Chaque artisan a un rôle spécifique : modelage, décoration et coloration, polissage, pose d’une sous-couche ou cuisson. Pour ses praticiens, le çini est un moyen de s’exprimer, de s’épanouir et de se sentir mieux. Il permet également de préserver une forme d’art qui est symbolique de l’identité culturelle de la Turquie et qui contribue à renforcer le lien entre passé et présent, en assurant sa continuité. L’art du çini ne se limite pas aux ateliers. Cette tradition est aussi pratiquée à la maison, dans des centres d’enseignement publics, des écoles professionnelles et des universités de tout le pays, où ni l’âge, ni le genre, ni l’origine ethnique n’entravent le partage des connaissances, la transmission et l’acquisition des savoir-faire.
Source : ich.unesco.org