Connue sous plusieurs dénominations à travers la Roumanie, la Doïna est une mélopée lyrique, solennelle, improvisée et spontanée. « Méridien du folklore roumain », elle a été jusque vers 1900 le seul genre musical présent dans beaucoup de régions du pays. Techniquement, la Doïna peut être chantée dans n’importe quel cadre (à l’extérieur, à domicile, au travail ou lors des veillées), toujours en solo, avec ou sans accompagnement instrumental (flûte droite traditionnelle, cornemuse, et même des instruments improvisés). Il en existe plusieurs variantes régionales. La Doïna peut exprimer une palette large de thématiques : joie, tristesse, solitude, conflits sociaux, attaques des brigands, amour… Expression des qualités personnelles du créateur-interprète, de ses états d’âme et de sa virtuosité, la Doïna a également un rôle social majeur de par sa fonction cathartique et de renforcement des liens de solidarité. Elle a également donné naissance à des genres artistiques autonomes (danses). De nos jours, la Doïna est menacée localement, car la chaîne de transmission des parents aux enfants n’est plus continue. Si une quinzaine de personnes ont déjà été identifiées comme représentatives des différents types de Doïna, il est nécessaire de recréer un contexte propice à son exécution et à sa transmission aux jeunes générations afin que cet élément important du patrimoine culturel immatériel des Roumains continue à s’épanouir.
Source : ich.unesco.org