Bien des discordes, déclare le poète, naissent de l’éloignement des esprits et du mur des langues que le vaste appareil théâtral se propose de traverser. Les peuples, grâce aux Journées mondiales du théâtre, prendront enfin conscience de leurs richesses respectives et collaboreront à une haute entreprise de paix.
Nietzsche disait : « Les idées qui changent la face du monde viennent sur des pattes de colombes. » Peut-être est-ce par un moyen qui fut trop souvent limité au simple prétexte de plaire que la jeunesse bénéficiera d’une Sorbonne brillante et vivante, de dialogues en chair et en os, alors que les fatigues de l’étude faisaient perdre aux chefs-d’œuvre leur violence d’origine et les affaiblissaient.
J’ajoute : la machine aurait, paraît-il, porté le coup de grâce au Théâtre. Je n’en crois rien, et puisque l’Institut international du théâtre me charge de prendre la parole en son nom, je déclare, comme on le déclarait jadis pour nos rois (en variant un peu la formule) : Si le Théâtre est mort, vive le Théâtre !
Par : Jean Cocteau
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