Une frontière se définit d’abord comme une limite, une ligne ou une zone séparant des territoires, des États ou des juridictions. Elle est souvent matérialisée par des barrières, des postes de contrôle ou des démarcations naturelles comme des fleuves et des montagnes. Son rôle premier est de fixer une souveraineté, de distinguer un « nous » d’un « eux », d’une appartenance définissant une extériorité [« l’étranger »], d’organiser un espace politique et administratif. Mais la frontière est aussi une construction humaine, fluctuante et contestable. Elle peut être le fruit d’accords diplomatiques, de conflits, d’héritages coloniaux, parfois imposée sans respect des réalités culturelles ou ethniques. Certaines frontières sont fermées et militarisées, d’autres poreuses et symboliques. Elles peuvent être traversées par des flux économiques, migratoires, culturels, qui les rendent mouvantes malgré leur prétention à la fixité. La frontière n’est donc pas qu’une séparation : elle est aussi un espace de transition, d’échanges et de tensions. Elle crée des identités hybrides, des marges où les appartenances se redéfinissent. Dans un monde globalisé, son rôle oscille entre contrôle et ouverture, protection et exclusion, révélant qu’elle est moins une ligne immuable qu’un révélateur des dynamiques politiques, économiques et humaines.

Caractère chinois : frontière / 界 jiè
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frontière
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