Le fétiche est un dieu-objet. Sa concrétisation obéit à un rituel bien précis, visant à d’abord offrir une base solide, puis à attirer l’entité surnaturelle (divine, en l’occurrence), enfin à l’activer par la nourriture. Toute fabrication d’un fétiche est prescrite par une autorité religieuse (bokonon, fazoumè, etc.) ou suscitée par un événement interprété. Rien n’est laissé au hasard, et un strict protocole doit être suivi, chaque étape faisant l’objet d’une évaluation de son efficacité. Chaque fois, la matière est transformée par les mains de l’homme, pénétré par la sagesse divine, muni de paroles, de gestes et de suites d’actions qui font passer cette entité du profane au sacré. « Les dieux vaudous sont des dieux de pleine terre, et en eux se mêlent et se rassemblent des éléments empruntés aux trois règnes animal, végétal et minéral » : calebasse, écorce, perle, craie, excréments, sable, canari, eau lustrale, plumes, ossements d’animaux (éléphant, léopard, chat, chien, hyène, crocodile…), etc.
Par : Philippe Charlier
Source : Qu’est-ce qu’un fétiche ? | Dans Vaudou | 2020 | cairn.info
Objet, matériau ou représentation considéré comme ayant des pouvoirs magiques, spirituels ou symboliques, souvent liés à des croyances religieuses ou culturelles. Les fétiches peuvent être utilisés dans le cadre de rituels, de pratiques religieuses ou comme porte-bonheur. Ils sont souvent vénérés pour leur capacité [réelle ou supposée] à influencer la vie de ceux qui les possèdent. Les fétiches peuvent revêtir de nombreuses formes, allant de sculptures artistiques à des objets du quotidien imprégnés de signification. Cet objet prend une valeur particulière dans le cadre de la croyance ou du rituel auquel il est associé.
Pantopique(s) lié(s) :
Vaudou