Les formes époux et épouse […] sont celles que l’on trouve dans l’article 212 du Code civil : « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. » Le mariage était en effet l’alliance de deux familles, alliance scellée par un contrat, et la littérature abonde d’exemples où celui qui joue le rôle le plus important dans cette union n’est ni un prêtre ni un officier de l’état civil, mais un notaire. Cela n’a rien d’étonnant puisque les noms époux et épouse sont issus du latin sponsus, sponsa, participes passés de spondere, « promettre solennellement », et, de ces participes, le latin a tiré sponsare, « promettre en mariage ». À cette famille appartient aussi le nom spondée, un emprunt du grec spondeios, qui a d’abord désigné une pièce de musique solennelle jouée pendant les libations, puis un pied de deux syllabes longues qui donnait le rythme de ces cérémonies. C’est un dérivé de spondê, « libation offerte aux dieux ». Promettre devant les dieux engageait si fortement les contractants que l’on utilisa aussi le nom spondê pour désigner les traités entre États. La force de cet engagement est aussi attestée en français par le fait que, longtemps, la future épouse fut appelée « la promise » et les futurs mariés « les promis ».
Source : academie-francaise.fr | 2021
Pantopique(s) lié(s) :
lg françaismariage