Emmeline Pankhurst, suffragette

Le droit de vote ! Une riche histoire, en particulier si on la lit à travers le prisme féminin.
Citons par exemple la Nouvelle-Zélande en 1893 où apparaît le suffrage universel, suivi en 1903 de l’Australie, tout en observant que les femmes aborigènes n’y seront incluses qu’en 1962.
La Finlande s’y met en 1906 et voit les premières femmes du monde élues à l’Eduskunta, le Parlement moderne.
Leur emboîtent le pas aux Etats-Unis, l’Etat de Washington en 1910, puis la Californie en 1911, l’Arizona, l’Arkansas, l’Alaska…
Cette évolution ne serait rien sans celles [et parfois ceux] qui se sont battues et se battent encore pour l’obtention de ces droits…

Allons d’ailleurs au Royaume-Uni pour y trouver l’une d’entre elles, et pas la moindre, Emmeline Pankhurst née Goulden.
Celle-ci naît en 1858 dans une famille politisée. C’est ainsi à l’âge de 14 ans, qu’accompagnant sa mère dans un meeting, elle est introduite à ces idées plutôt avant-gardistes.
Lectrice assidue, elle forge son opinion très tôt même si elle est assignée à se marier jeune ! Ce qu’elle fera en épousant Richard Pank hurst, avocat de plus de 20 ans son aîné.
Lui-même engagé en politique, la voici bientôt qui se lance dans la bataille.
Et alors que Richard décède en 1898, elle fait du droit de vote des femmes, le grand but de toute son existence.
Elle fonde alors l’Union sociale et politique des femmes (WSPU) en 1903.
Si le mode d’action se veut initialement pacifique, les déconvenues l’amènent à se radicaliser.
La voici embarquée dans des manifestations particulièrement br uyantes en compagnie de ses filles.
C’est à cette époque qu’un surnom leur est donné pour les moquer, surnom qui marquera l’histoire : les « suffragettes ».

Qu’importe, la lutte continue, et la destruction de biens publics fait amplement parler d’elles : fenêtres, câbles téléphoniques, incendies…
Emmeline va plusieurs fois en prison, et l’assume pleinement.
L’arrivée de la Première Guerre mondiale l’amène à militer pour un autre combat : appeler les femmes à soutenir l’effort de guerre, ce qui lui attire les grâces du premier ministre conservateur.
Conséquence : au sortir de la guerre, en 1918, les femmes de plus de 30 ans accèdent au droit de vote.
Une nouvelle période s’ouvre dès lors. Elle voyage aux Etats-Unis, au Canada, en Russie… Le mouvement est désormais en marche et l’on peut assurément dire qu’il lui doit beaucoup.

Morale de l’histoire : Lorsqu’une idée nous paraît juste, ne désespérons pas de la voir s’accomplir…

Emmeline meurt en 1928. Soit précisément un mois avant que le droit de vote au Royaume-Uni soit accordé aux femmes de plus de 21 ans.
Drôle de monde !