Catégories
Articles

Des bandes passantes…

repère(s) :sens

La fréquence constitue, aux côtés de l’intensité et de la durée, l’une des caractéristiques du son. Elle indique le nombre de vibrations par seconde, lequel s’exprime en Hertz (Hz). On peut ainsi repérer les sons dits « graves » dans les fréquences basses, et aigus dans les fréquences élevées. De manière générale, l’oreille humaine est censée percevoir les sons entre 20 Hz (très grave) et 20000 Hz (très aigu). On notera au passage que les infrasons se situent en-dessous de 20 Hz, de même que les ultrasons le sont au-delà de 20000 Hz. Dès lors que ceci se trouve posée, qu’en est-il du côté des langues ? Chaque langue utilise certaines plages de fréquences sonores, que l’on appelle des « bandes passantes ». Et une fois encore, celles-ci reflètent bien entendu leur grande diversité qui est sujette à bien des commentaires et interprétations. Pour en citer quelques-unes, c’est ainsi que l’anglais couvre les fréquences de 2000 à 12000 hertz. La bande passante de l’espagnol se situe clairement dans les graves, de 100 à 500 Hz, celle de l’allemand varie quant à elle entre 100 et 3000 Hz, le chinois de 100 à 2000 Hz, à côté de quoi le français oscillera pour sa part entre 1000 et 2000 Hz. Et c’est sans aucun doute du côté des langues slaves qu’on trouvera de véritables champions de la bande passante, le russe disposant d’une fréquence de 125 à 12000 Hz ! Si l’on ne s’en tenait qu’à ce seul critère ainsi que certains encouragent à le privilégier, il en ressortirait un véritable enjeu d’accoutumance à ces niveaux sonores dans l’apprentissage de toute langue, rendant les choses plus ou moins aisées. À moins que l’on ne s’y intéresse précocement en sensibilisant nos jeunes cerveaux à cette grande variabilité et aux joies de l’acquérir… Ne boudons pas alors notre plaisir et, à défaut d’en comprendre le sens, écoutons la musique de textes et poèmes en littérature russe. Profiterons-nous de la journée du 6 juin qui fête la langue russe, une des six langues des Nations unies en l’honneur de la naissance en 1799 d’Alexandre Sergueïevitch Pouchkine.

Pantopique(s) lié(s) :
son