La société japonaise encourage toujours le consensus, car il y a, dans le pays, une sorte d’interdépendance harmonieuse, où il est crucial de ne jamais se distinguer. C’est le cas dans les entreprises, en politique ou dans la classe. Comme s’il était de rigueur de ne pas être le clou qui dépasse, pour ne pas se prendre un coup de marteau. Ainsi, lorsque les enseignants posent des questions, sur des sujets de société notamment, l’un des élèves, un peu plus téméraire que les autres, va répondre et le reste du groupe va généralement le suivre sans oser donner un avis différent (…) Pour contrer cet esprit de consensus cultivé, un professeur [Keita Kobayashi de l’université de Fukui] a mis au point un élève virtuel qui, en classe, introduit un esprit critique assumé. La nouvelle application [nommée Virtual Transfer Student] est censée casser ces automatismes en contestant l’avis adopté par le groupe. Sur l’écran, cet étudiant rebelle a été représenté sous la forme d’un chat blanc un peu humanisé. Il écoute la conversation et ensuite il intervient en donnant un avis différent. Ce n’est pas de l’intelligence artificielle. La machine déclenche en fait des phrases pré-enregistrées qui ont été validées avec les professeurs.
Source : francetvinfo.fr / Radio France