[Le monde est complexe. Et nous nous y confrontons constamment dans nos pensées, nos jugements comme nos actes. Comment mieux appréhender cette complexité ? Quelle importance y accorder dans notre équilibre au monde ?…]
« Deux illusions (…) La première est de croire que la complexité conduit à l’élimination de la simplicité… La seconde est de confondre complexité et complétude… La complexité comporte la reconnaissance d’un principe d’incomplétude et d’incertitude. »
Edgar Morin
Complexus signifie en latin « ce qui est tissé » et nous renvoie d’emblée à notre faculté à décrypter ce tissage d’une situation, d’un phénomène, d’une pensée, d’un système… Au passage nous aurions envie d’écrire : « tiss’âge », tant la dimension générationnelle semble jouer à plein dans les grilles de lecture que nous sommes en mesure de mobiliser. Pour Edgar Morin, la complexité survient lorsque notre niveau de connaissance ne nous permet pas d’apprivoiser l’ensemble des informations. Mais alors que faire ? Comment démêler ce tissage, ce croisement de nœuds, ce mariage entre la trame et la chaîne qui forme tout tissu qu’il soit social, politique, écologique, sentimental, scientifique… ? Le maître soufi nous confie : « Imaginons que les élèves en soient au stade où ils ne savent rien d’autre que faire des nœuds. Ils peuvent y prendre un certain plaisir. Mais s’ils s’en tenaient à la phase des nœuds et réduisaient l’art du tissage à ce savoir-faire quand donc commencerait-on à tisser ? » ( Idries Shah – Apprendre à apprendre) L’art de vivre dans la complexité consisterait-il donc à aider l’esprit qui en comprend ou devine la nature, à s’y retrouver sans … difficulté obligée ? Ne pas s’arrêter à l’un ou l’autre de ces nœuds avant d’en avoir saisi l’ensemble, car aucun d’eux ne constitue une fin en soi ?
Plus que jamais, dans l’avalanche de situations complexes multidimensionnelles, multiconfessionnelles, multiculturelles… où toutes les informations ne font pas toujours l’objet d’un décryptage approprié, comment parvenir à établir des équilibres provisoires ?
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de la « complexité » ?
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