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Patrimoine Culturel Immatériel

Colonies de bienfaisance

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Ce site transnational en série est une expérience en matière de réforme sociale inspirée des Lumières. Ces paysages culturels illustrent un modèle innovant et très influent du XIXe siècle de réduction de la misère ainsi qu’un phénomène de colonie de peuplement, connu aujourd’hui sous le nom de colonie agricole domestique. Le bien comprend quatre Colonies de bienfaisance en trois éléments constitutifs : Frederiksoord-Wilhelminaoord et Veenhuizen aux Pays-Bas, et Wortel en Belgique. Ils témoignent d’une expérience de réforme sociale menée au XIXe siècle, qui visait à réduire la pauvreté urbaine en établissant des colonies agricoles dans des endroits reculés. Fondée en 1818, Frederiksoord (Pays-Bas) est la plus ancienne de ces colonies et abrite le siège initial de la Société de Bienfaisance, association qui visait à réduire la pauvreté au niveau national. Les autres éléments ont été construits entre 1820 et 1823. À Frederiksoord-Wilhelminaoord, de petites fermes le long d’avenues plantées ont été construites pour les familles et cette colonie était qualifiée de « libre ». Wortel est une colonie hybride, d’abord construite pour les familles et appelée « libre », puis habitée par des mendiants et des vagabonds et cataloguée comme « forcée ». À Veenhuizen, de grandes structures de dortoirs et de grandes fermes centralisées le long d’avenues plantées ont été construites pour les orphelins, les mendiants et les vagabonds qui travaillaient sous la surveillance de gardiens. Cette colonie était appelée « forcée ». Chaque élément constitutif a un caractère spatial distinctif, lié au groupe cible pour lequel il a été construit, et une organisation spécifique du travail, avec soit des exploitations familiales soit des institutions avec des fermes de travail pour des groupes d’individus. Les colonies étaient conçues comme des établissements panoptiques selon un maillage orthogonal. On y trouve des édifices résidentiels, des fermes, des églises et d’autres équipements collectifs. Au plus fort de leur activité au milieu de XIXe siècle, plus de 11 000 personnes vivaient dans les colonies néerlandaises. En Belgique, le pic s’est établi en 1910 avec 6 000 résidents.

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