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Chocolatine ou pain au chocolat ? Le débat fait rage…

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Le débat entre « chocolatine » et « pain au chocolat » est une querelle bon enfant qui divise les Français depuis des générations. Pourtant, cette petite question est profondément ancrée dans notre terreau culturel et linguistique. Sans prétendre ici trancher un différend dont l’intensité et la régularité ne cessent d’étonner, risquons-nous ici à quelques mentions, sources de controverses plus ou moins conséquentes… Tout d’abord observons que le terme « pain au chocolat » est le plus largement accepté, en particulier dans le nord et l’ouest de la France, ainsi que dans le sud-est. En revanche, « chocolatine » est le terme principalement utilisé dans les régions du sud-ouest de la France, en particulier dans des zones comme Bordeaux et Toulouse. Il faudra passer pour le comprendre par une autre pâtisserie à l’histoire non moins mouvementée : celle du « croissant. Parmi les explications colportées, on en trouve en Autriche depuis au moins l’an 1000. Il s’agirait d’une pâtisserie préparée dans les couvents à Pâques, proche des ‘kipferls’. En France, il y fait mention dans l’inventaire du patrimoine culinaire lors d’un banquet organisé par la reine en 1549 à Paris. Il existe également une date plus tardive, en 1683, lors de la célébration de la victoire des troupes polonaises et autrichiennes sur les Ottomans lors du deuxième siège de Vienne. Celle-ci est liée aux boulangers viennois lesquels, avant l’aube, auraient donné l’alerte. Une même indication, plus ou moins légendaire, est parfois située à Budapest. Une troisième théorie concerne Marie-Antoinette d’Autriche, bien entendu originaire de Vienne, qui aurait officiellement introduit et popularisé le croissant en France à partir de 1770. Enfin, il semble que l’ancêtre du croissant ait été introduit par deux Autrichiens, August Zang et Ernest Schwarzer, qui ont ouvert la boulangerie viennoise et importé la recette du « kipferl » à Paris en 1837. Ils ont été les premiers à commercialiser des croissants, mais surtout, et nous revenons à notre débat, des pâtisseries au chocolat. Il convient toutefois de noter que la pâte était similaire à celle d’une brioche à l’époque. La version chocolatée du croissant français a été baptisée « Schokoladeen croissant ». Avec l’accent autrichien qui prononce les « d » comme des « t », les Parisiens auraient appelé la pâtisserie viennoise : « chocolatine ». Pendant de nombreuses années, toute la France aurait ainsi parlé de chocolatine, avant que les pâtissiers ne s’approprient la recette et ne remplacent la pâte à brioche par de la pâte feuilletée. C’est alors qu’un changement important aurait entraîné un changement de nom, devenant « pain au chocolat ». C’est ainsi que l’histoire s’est supposément écrite… et que le débat reste bien entendu ouvert prêt, comme on le voit, à soutenir les hypothèses les plus contradictoires…

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