[Que recherchons-nous ? En quoi la vie mérite-t-elle d’être vécue ? Qu’en est-il de notre quête du bonheur ? Notre bouteille à la mer se pose-t-elle de telles questions tandis que la voici ballotée dans l’océan de nos contradictions ?… Et nous, dans quel océan sommes-nous balloté.es ? Comment y définissons-nous le bonheur ?…]
« Le bonheur, j’ai compris ce que c’était le jour où je l’ai perdu… »
Marcine
Songeons à diverses notions comme le « bien-être psychologique », la « santé », « l’éducation », la « diversité culturelle », ou encore la « bonne gouvernance », mais aussi la « vitalité des communautés », la « diversité et la résilience écologiques », le « niveau de vie »… Et imaginons alors un indice visant sinon à concurrencer, en tout cas à diversifier le point de vue que nous livre celui du « produit intérieur brut ». À le considérer ainsi, en le replaçant dans le cadre du Bhoutan où il vit le jour en 1972 à l’initiative du roi Jigme Singye Wangchuck, nous voici face à la proposition d’un indice de « bonheur intérieur brut ». En langue dzongkha, écrit en alphasyllabaire tibétain : རྒྱལ་ཡོངས་དགའ་སྐྱིད་དཔལ་འཛོམས་ / rgyal-yongs dga’a-skyid dpal-‘dzoms. L’idée, débattue, parfois controversée, et tout autant reprise en d’autres instances à travers la planète, est de parvenir à un reflet holistique du bien-être général de la population. Révisé en 2011, ce sont 33 indicateurs qui se trouvent alors scrutés et dont l’idée loin de constituer une mesure abstraite du bonheur est de voir leurs prolongements, leur incarnation se produire concrètement dans les secteurs les plus divers, que ce soit ceux de l’agriculture ou de la sylviculture, du commerce et de l’industrie, ou encore des médias et de l’information, parmi d’autres. Autant de voies pour se rappeler peut-être à cet adage tibétain qui nous confie que « le bonheur n’est pas au bout du chemin, car il est le chemin ».
De quoi questionner également la course effrénée conduite par des sociétés gloutonnes au bonheur éphémère qu’illustre si bien la course à des biens matériels suscitée par un manque perpétuel. De quoi pareillement repenser le monde, présent et futur, à la lumière de ces tissus de solidarité et de conscience commune grâce auxquelles les communautés humaines survivent… Et certains dès lors de proposer que des critères similaires soient à la fois conçus et unanimement adoptés afin de mesurer : l’émission de CO2 par habitant, la différence de salaire entre les hommes et les femmes, l’espérance de vie à la naissance, le droit à la formation…
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition du « bonheur » ?
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