Jafar Panahi est l’une des voix les plus singulières et courageuses du cinéma iranien contemporain. Depuis ses débuts dans les années 1990, il filme ceux que l’on entend peu : les femmes, les enfants, les marginalisés, avec une simplicité qui révèle souvent des vérités profondes. Élève et héritier spirituel d’Abbas Kiarostami, il a pourtant développé une écriture propre, mêlant fiction, documentaire et mise en abyme. Ses œuvres, souvent tournées dans des conditions précaires, explorent les contradictions d’une société tiraillée entre tradition et ouverture. Interdit de filmer par les autorités, Panahi a transformé cette contrainte en moteur artistique, réalisant Ceci n’est pas un film, Taxi Téhéran ou Trois visages comme autant d’actes de résistance. À travers son humour discret, sa tendresse pour l’humain et son obstination à créer malgré l’oppression, Panahi incarne un cinéma devenu geste politique. Il rappelle que filmer peut être un acte vital, une manière de défendre la dignité, la liberté et la vérité. Son œuvre, marquée par le courage et l’inventivité, continue de résonner bien au-delà des frontières de l’Iran.
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