Né le 12 janvier 1746 à Zurich, le jeune Johann Heinrich Pestalozzi suit l’école secondaire, puis étudie l’histoire et la politique, ainsi que le grec et l’hébreu. Toute son existence a été marquée par une intense activité intellectuelle et philosophique. Alors qu’il accompagne son grand-père maternel en visite dans des écoles et des foyers de familles paysannes, Pestalozzi est frappé par le retard de développement cognitif et les souffrances des enfants, un sentiment qui va donner corps à ses futurs idéaux pédagogiques. Bien que se destinant au clergé, Pestalozzi est influencé par les idées du philosophe Jean-Jacques Rousseau, dont les écrits sur la justice sociale et l’éducation – en particulier Émile ou de l’éducation – le marquent profondément. Il embrasse alors les théories de Rousseau, qu’il développe pour élaborer ses propres modèles sociaux et éducatifs. À l’âge de 19 ans, il rejoint la Société helvétique, fondée par son ex-professeur Johann Jakob Bodmer, et contribue à son bulletin d’information. Pestalozzi entend faire carrière dans le droit et la politique, mais ses ambitions tournent court après qu’il a dévoilé des affaires de corruption, ce qui lui vaut de nombreux ennemis. Il se lance alors dans l’agriculture, mais c’est un échec, et crée ensuite un atelier industriel qui accueille des enfants pauvres, sans plus de succès. Heureusement, pourrait-on dire, car il se remet alors à l’écriture. En 1794, il rend visite à sa sœur à Leipzig, où il rencontre de grands auteurs comme Goethe, Wieland et Herder. Sur le chemin du retour, il fait également la connaissance du philosophe Johann Gottlieb Fichte. Cette rencontre le poussera à écrire sur la nature et le développement de l’être humain. En 1798, l’abolition du servage en Suisse marque un tournant dans la vie de Pestalozzi. Il décide de devenir pédagogue, rédige un projet d’école qu’il fait approuver par le nouveau ministre des arts et des sciences. Après avoir essuyé de nombreuses épreuves, il finit par concrétiser ses aspirations et par avoir un impact majeur sur la pédagogie, défendant en particulier les principes fondamentaux suivants: application de la psychologie à l’enseignement, égalité des chances pour tous les enfants et justice sociale. De nos jours, son modèle pédagogique, à savoir apprendre avec «la tête, le cœur et la main», est diffusé dans le monde entier par la fondation suisse qui porte son nom.
Source : aboutswitzerland.eda.admin.ch
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