Le mot « pédagogie » vient du grec ancien παιδαγωγία (paidagôgía), signifiant « direction, accompagnement ou éducation des enfants ». Le mot est formé de deux racines grecques : παῖς / paîs → « enfant » ; ἄγειν / agein → « conduire », « mener ». À l’origine, le παιδαγωγός (paidagôgos) était l’esclave chargé de conduire les enfants à l’école et de veiller à leur éducation. Le terme pédagogie apparaît en français au XVe siècle pour désigner l’art ou la science d’enseigner.
La pédagogie désigne l’ensemble des théories, pratiques et méthodes qui visent à transmettre des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. Elle ne se limite pas à l’enseignement formel, mais englobe tout dispositif par lequel un individu apprend au contact d’autrui et du monde. Historiquement, la pédagogie s’enracine dans les traditions éducatives les plus anciennes : de Confucius en Chine à Platon en Grèce, de l’enseignement coranique aux écoles monastiques médiévales, chaque culture a conçu ses propres manières de former l’esprit et le caractère. Au fil des siècles, la pédagogie a oscillé entre transmission autoritaire et accompagnement émancipateur, entre discipline et créativité. Elle s’est enrichie de courants multiples – pédagogie active (Dewey, Montessori, Freinet), critique (Freire), constructiviste (Piaget, Vygotski) – qui ont chacun souligné le rôle de l’élève comme acteur de son apprentissage. Selon les époques et les sociétés, elle a aussi servi des finalités différentes : moraliser, instruire, socialiser, émanciper ou insérer dans un système économique. La diversité culturelle y joue un rôle essentiel, car enseigner ne signifie pas la même chose en Finlande, au Japon, en Afrique de l’Ouest ou dans les Andes : les rapports au savoir, à l’autorité et au collectif varient profondément. Aujourd’hui, la pédagogie se pense comme un art de la relation et une science de l’adaptation, cherchant à conjuguer les besoins individuels et les enjeux collectifs d’un monde en transformation.
