Les Lettres d’Amarna sont un ensemble exceptionnel de documents diplomatiques datant du XIVe siècle av. J.-C., retrouvés en Égypte, sur le site de l’ancienne capitale d’Akhetaton (aujourd’hui Amarna), fondée par le pharaon Akhenaton. Elles ont été découvertes entre 1887 et le début du XXe siècle, dans les vestiges des archives royales du palais. Rédigées principalement en akkadien – la langue diplomatique de l’époque en Mésopotamie – ces quelque 350 tablettes d’argile en écriture cunéiforme témoignent des relations entre l’Égypte et les puissances voisines : Babylone, Hatti, Mitanni, Alashiya (Chypre), ainsi que de nombreux petits royaumes syro-palestiniens. Elles révèlent un monde interconnecté, structuré par des alliances, des mariages diplomatiques, des échanges de cadeaux et des négociations. Les rois s’y adressent parfois comme des « frères », insistant sur la réciprocité et l’égalité, ou au contraire en suppliants cherchant la protection du pharaon.
Ces lettres nous donnent un aperçu direct du système international de l’Âge du Bronze récent, de ses tensions, de ses intrigues et de sa diplomatie ritualisée. Elles montrent aussi la place centrale de l’Égypte comme puissance dominante, ainsi que l’habileté de ses fonctionnaires dans l’art des correspondances. Au-delà de la politique, ces textes sont une source précieuse sur les pratiques linguistiques, la circulation des biens (or, esclaves, textiles, chevaux), et les mentalités royales de l’époque. Elles constituent un témoignage unique de la diplomatie ancienne et ont profondément enrichi notre connaissance des relations internationales dans le Proche-Orient ancien.
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