Il est « le livre du conseil », ou encore « le livre de la natte ». Il se nomme : Popol vuh en langue quiché (Kʼicheʼ), apparentée à l’un des peuples mayas guatémaltèques. Cette langue est aujourd’hui la plus parlée du groupe des langues mayas, suivie du maya yucatèque, du mam, du cakchiquel et du q’eqchi’. Elles proviendraient toutes d’une langue dite proto-maya vieille d’au moins 4000 ans, qui se subdivisera en cinq groupes.
Ainsi débute le Popol Vuh :
Are uxe‘ ojer tzij
waral K‘iche‘ ub‘i‘.
Waral
xchiqatz‘ib‘aj wi
xchiqatikib‘a‘ wi ojer tzij,
utikarib‘al
uxe‘nab‘al puch rnojel xb‘an pa
tinamit K‘iche‘
ramaq‘ K‘iche‘ winaq…
« C’est la racine de l’ancienne parole
de ce lieu nommé Quiché
Ici
nous écrirons,
nous installerons l’antique parole,
l’origine
le commencement de tout ce qui a été fait dans la
nation quiché
pays du peuple quiché… »
Son contenu est des plus précieux puisqu’il partage tout d’abord la genèse du monde et tout particulièrement les essais infructueux visant à créer l’espèce humaine. Après de vaines tentatives à partir de la boue, puis du bois, ne trouva-t-on pas le matériau idéal : le maïs, lequel devait donner son nom au peuple « maya ». Puis le texte narre avec maints détails les exploits des jumeaux Ixbalanque (« jeune Jaguar du soleil ») et Hunahpu (« utilisant une sarbacane »), avant de revenir sur la création des êtres de maïs et sur la nécessité divine d’en limiter les pouvoirs…
L’histoire du Popol Vuh, écrit au milieu du 16e siècle, soit près de 30 ans après la conquête espagnole, dit avec une brutale clarté l’héritage qui est le sien. Le fait même qu’il soit rédigé en alphabet latin et non en glyphes mayas, rappelle la destruction systématique dont le patrimoine scriptural maya fut victime et qui devait en emporter la riche littérature. Seule demeure aujourd’hui une série de quatre codex portant le nom des lieux où ils sont conservés : Dresde, Madrid, Paris, Mexico (également nommé Codex Grolier)…
Pantopique(s) lié(s) :
Guatemalalgs mayaslittératureMayasunivers