La déclinaison est le changement de forme d’un mot , généralement pour exprimer sa fonction syntaxique dans la phrase, au moyen d’une inflexion. Censé s’appliquer à tous les mots variables, il en est venu à ne concerner que les substantifs, adjectifs et pronoms, alors que les variations propres aux verbes ont pris le nom de conjugaison. Cette particularité est partagée par les langues les plus diverses, qu’il s’agisse de l’allemand, du latin, du russe, du tamoul, du géorgien, du basque, du hongrois… ou encore du quechua. C’est ainsi qu’au sujet de ce dernier, l’on peut obtenir :
• TAita : père (Nominatif )
• taiTAi : mon père ! (Possessif) (accent tonique grave)
• taitaI ! : ah, mon père ! (Vocatif) (accent tonique aigu)
• taitaPA : du père (Génitif)
• taitaPAJ : pour le père (Datif)
• taitaTA : au père (Accusatif)
• taitaMANta : au sujet du père (ablatif)
(http://quechua-ayacucho.org/fr/index_fr.php?folder=lecons&page=lecon_15)
Bien entendu, le nombre de cas varie selon les langues : l’allemand en possède quatre (nominatif, génitif, datif, accusatif), le latin six (nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif et ablatif), le géorgien sept (nominatif, ergatif, datif, génitif, instrumental, adverbial, vocatif), etc. Or, s’il est des langues devancées par leur réputation en la matière, ce sont certainement les langues finno-ougriennes. Qu’on en juge : l’estonien comprend quatorze cas (nominatif, génitif, partitif, illatif, inessif, élatif, allatif, adessif, ablatif, translatif, terminatif, essif, abessif et comitatif), le finnois quinze… et le hongrois : dix-huit ! Incontournables difficultés pour les uns, tout à fait surmontables pour d’autres, les cas du finnois n’en finissent pas de faire couler l’encre des commentateurs pour quiconque ne les a pas acquis au berceau… Commentaires d’apprenants :
« D’abord, le partitif, utilisé pour les sujets ou compléments d’objet partiels. Si, ça existe. Et ça sert tout le temps, en finnois. Bien plus que l’accusatif, dont le partitif prend souvent la place… » (UNGRANDBLOND)
« le finnois comporte quinze cas. J’aimerais vous dire que je plaisante, mais ce n’est pas le cas (pardon). Dans les faits, ce n’est pas aussi difficile que ça en a l’air et certains cas ne se rencontrent que dans des situations très précises. » (Pierre)
« Si on prend le mot «forêt», cela signifie «metsä». Avec les déclinaisons, on peut avoir «metsässä» qui veut dire «les forêts ou «des forêts», mais aussi «metsâssä» qui veut dire « dans les bois »…» (Laura)
Bon courage !
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