L’État de la Cité du Vatican, enclavé dans la ville de Rome, a été créé le 11 février 1929 suite aux accords du Latran.
Il compose avec le Saint-Siège, ce que l’on appelle couramment le Vatican à la tête duquel est placé le pape.
Parmi ses édifices majeurs, la place Saint-Pierre permet d’accéder à la basilique du même nom, dont l’emplacement rappelle la volonté de l’empereur romain Constantin Ier, accordant ce lieu de pèlerinage aux Chrétiens.
Mais portons notre attention sur un élément un peu singulier de cet environnement religieux : celui d’individus curieusement accoutrés, armés de hallebardes, avec des casques de conquistadores et des pantalons bouffants, qui portent le nom de « Gardes suisses ».
Pourquoi donc, comment en est-on arrivé à une telle garde et quelle est sa fonction ?
Pour y voir un peu plus clair, il nous faudra remonter à une époque européenne où de nombreuses cours faisaient appel à ces unités que ce soit en France, en Autriche, en Savoie, à Naples.
Pour n’en citer qu’un cas, les rois de France se sont par exemple appuyés sur les Gardes suisses dès le XVe siècle, et plus particulièrement avec la création d’un régiment permanent de 1616 à 1792, puis de 1815 à 1830.
C’est dans cette ligne historique, que le Pape Jules II demanda le 21 juin 1505 à la Diète suisse, de lui accorder un corps de deux cents soldats afin d’assurer sa protection.
Un an plus tard, le 22 janvier 1506, la Garde suisse pontificale était fondée officiellement à Rome, avec l’arrivée de 150 soldats.
Un haut fait d’armes se produisit le 6 mai 1527, cent quarante-sept des « mercenaires de Dieu » perdant la vie contre l’assaut des lansquenets de Charles Quint.
Défendant héroïquement l’escalier menant au tombeau de saint Pierre, ils permirent la fuite du pape Clément VII au château Saint-Ange.
L’on ne s’étonnera donc pas que cette date du 6 mai ait été choisie pour célébrer chaque année le « serment des recrues ».
Bon, question armes, que l’on se rassure, si la hallebarde a toujours les faveurs du spectacle, les Gardes suisses disposent de divers autres moyens pour faire face aux imprévus et situations périlleuses.
Morale de l’histoire : Lorsque vous passerez place Saint-Pierre, rappelez-vous que les Gardes suisses font partie du décor depuis plus de cinq siècles.
Si cette armée de 135 membres vous semble microcosmique, sachez qu’elle est en revanche triée sur le volet. Il faut être en effet : citoyen suisse, homme, bon catholique, mesurant au minimum 174 centimètres, et âgé pour le recrutement entre 19 et 30 ans. Bonne chance !
Drôle de monde !
Source : Diffusé avec SUP’DE COM dans le cadre de la série de vidéos « Les Improbables Rencontres » / 2023
Pantopique(s) lié(s) :
1925-1950AutricheFrancesécuritéSuisseVatican