Entendons-nous la voix des conteurs, des conteuses ? Partout à travers le monde, ils, elles empruntent les variations de la langue pour remonter le fil du temps au plus proche des mythes, des légendes, des sagas, des traditions claniques ou familiales. Partout, et de tout temps, elle se fait écho à la beauté du verbe, diversement accompagné de musique, offrant aux audiences les plus captives un univers entier d’aventure, de frisson, de rêve, d’imaginaire, d’histoire…
Parmi toutes ces figures, voici les manaschi.
Ils tiennent leur nom de l’épopée de Manas, Манас дастаны, la grande saga du peuple kirghiz, inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Une épopée en trois parties qui content successivement les exploits de :
Manas, le héros fondateur, Manas et ses quarante compagnons, Manas qui unifia le peuple kirghiz,
Semetey, son fils, qui lui succède, confronté aux dissensions et aux trahisons,
Puis finalement, Seytek, son petit-fils, lui-même faisant face aux arcanes du pouvoir…
Au fil de 500 000 vers, l’épopée de Manas nous emporte dans l’histoire, la culture, l’environnement naturel où se forgea l’âme kirghize.
Rôle essentiel du manaschi qui, de maître à apprenti, perpétue cette connaissance lors d’événements spéciaux, qu’il s’agisse de festivités, de noces…
Le manaschi, dans une sorte de transe, restitue l’atmosphère de mondes anciens où se livrèrent ces luttes à la conquête d’une identité…
Souvenir des plus prestigieux d’entre eux, et tout particulièrement de Sagimbai Orozbakov (1868–1930) dont la version, réputée complète, constitue une des références de l’épopée…
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